HARCELEMENT A L’ECOLE :
Les profils de harceleurs / harcelés

 

Le harceleur n’éprouve pas de sensibilité à la détresse de la victime. La victime, elle, ne parvient pas à se défendre. Ces mécanismes posent la question de l’identification des émotions chez soi et chez l’autre. Harceleur et victime sont submergés par leurs émotions et ne parviennent pas à les gérer. L’intervention des adultes est donc indispensable pour aider les enfants à maîtriser leurs émotions. Harceleur et victime sont tous deux vulnérables mais gèrent cette vulnérabilité de façon différente. A l’origine de ces réactions divergentes, les études relèvent l’éducation des parents et l’environnement des enfants.

 

Il existe 3 profils de harceleurs :

  • Les « suiveurs» : c’est le profil majoritaire et le moins dangereux car il ne présente pas de problèmes de personnalité ou d’éducation. Ces enfants craignent d’être seuls et rejetés par le groupe, ils suivent donc mais pas dans l’intention de faire du mal. C’est surtout l’estime de soi qui est déficiente chez eux. Il est facile et efficace de travailler en groupe avec les « suiveurs » : ils sont attentifs, sensibles, culpabilisent et comprennent le ressenti de la victime qu’ils ont blessée.

 

  • Les « harceleurs harcelés» : environ 10% des profils. Ils ont été victimes auparavant et envisagent le harcèlement comme le seul moyen de sortir de leur vécu. Eux-mêmes blessés, ils pensent pouvoir de soigner en reproduisant leur propre souffrance chez l’autre. Ces enfants vivent des troubles post -traumatiques et doivent être pris en charge individuellement.

 

  • Les « meneurs» : profil minoritaire mais le plus difficile à repérer. Ils souffrent de troubles de comportements et n’intègrent ni la loi ni la sanction. Ils n’éprouvent pas de culpabilité et la victime est complètement niée, en tant que victime mais aussi comme personne. Ils tirent un véritable plaisir de leurs actes. Les adultes sont souvent bernés par les « meneurs » car ils sont manipulateurs et séducteurs.

 

Profils de harceleurs : Hélène Romano, Xavier Pommereau

Le harceleur s’attaque à sa victime en présence de témoins, les rendant ainsi complices de ses actes. Il installe une relation de domination de groupe sur la victime. Hélène Romano, Docteur en psychopathologie explique que le harceleur peut avoir différents profils. Il peut avoir été lui-même harcelé et fait subir ce qu’il a subi. Ou bien Il prend un véritable plaisir à faire du mal. Xavier Pommereau, psychiatre, définit le harceleur comme quelqu’un qui a besoin de se sentir exister aux yeux des autres.

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Idée reçue – les auteurs ont un problème psychologique ou une mauvaise éducation : Hélène Romano

Vidéo Idée reçue – Problème psychologique ou d’éducation des auteurs

« On m’a traité, je suis nul, tout est de ma faute : Lucas, 10 ans, multiplie les appels au secours depuis qu’il est victime de harcèlements à l’école. Cette histoire banale, des milliers d’enfants la vivent quotidiennement sous l’oeil inquiet de leurs parents, partagés entre culpabilité et impuissance. Ces violences touchent aussi les « bons élèves ». À travers tous ces enfants, c’est l’école elle-même qui est visée.Il n’y a pas d’un côté le harceleur, de l’autre la victime. Derrière chaque fait se cachent une histoire, un contexte, une dynamique qui mettent en jeu agresseur et agressé mais aussi spectateurs plus ou moins actifs. Forte de son expérience de pédopsychiatre, Nicole Catheline analyse ces processus complexes et souligne le rôle régulateur que devraient jouer les adultes parents et enseignants.Vivre sa scolarité en sécurité est un droit fondamental de l’enfant : cela suppose de surveiller et punir mais aussi d’écouter les enfants, d’aider les parents et de mettre en place des politiques éducatives appropriées. Il en va de la responsabilité de tous d’oeuvrer pour une école apaisée. »